Aujourd’hui, Coexister, le mouvement de jeunesse interconvictionnel est plus que jamais mobilisé pour construire une société plus juste et plus inclusive. Cependant, nous nous inquiétons de la situation de la cohésion sociale en France et des atteintes continues et de tous bords à la pluralité des identités.
Les rentrées associative, scolaire et gouvernementale approchent et déjà des prises de positions et des actes violents à l’égard d’individus du fait de leur conviction se multiplient. Dans une pays fragilisé par une pandémie mondiale et des inégalités grandissantes, il est de notre responsabilité de veiller à ce qu’aucune composante de notre société ne soit la cible de violences et d’essentialisations.
Le 12 août dernier, une violente agression antisémite a eu lieu dans le 19ème arrondissement de Paris. Un jeune homme de 29 ans a subi un déferlement de violence gratuite, de menaces de mort, de coups, de strangulations, d’insultes antisémites alors qu’il allait chercher son enfant. Ces actes sont inacceptables et nous les condamnons fermement. Ces faits lourds de sens témoignent de la violence de l’antisémitisme dans la France de 2020, les actes antisémites ne cessant d’augmenter (+27 %) comme le montre le rapport 2019 de la CNCDH remis au premier ministre le 18 juin 2020.
Toujours d’après la CNCDH, cette hausse de l’antisémitisme s’est accompagnée également d’un fort accroissement des faits « racistes et xénophobes » (+132 %)- après pourtant deux années consécutives de baisse – et d’une augmentation de 54% du nombre d’actes islamophobes.
Par ailleurs, deux lieux de culte musulmans ont été la cible d’incendies à Lyon et aux alentours dans un contexte où 44,6% des personnes interrogées par la CNCDH pensent que l’islam est une menace pour l’identité de la France. Les responsables religieux ont demandé une protection renforcée des lieux de culte. La liberté religieuse est mise à mal, et nous espérons que toute la lumière sera faite face à ces agissements. Nous rappelons tout notre soutien aux fidèles musulmanes et musulmans lyonnais et notre plus ferme condamnation de ces actes.
Considérant la situation précaire de la cohésion sociale et après les prises de parole du nouveau gouvernement en place, nous serons extrêmement attentifs au projet de loi prévu contre le séparatisme non sans rappeler notre vigilance :
- Lutter contre le séparatisme, comme le définit Emmanuel Macron, doit passer par la lutte contre les discriminations et les oppressions systémiques.
- Lutter contre le cloisonnement des territoires et des populations passera par des mesures fortes en matière d’équité, de justice sociale et de réinvestissement des services publics en parallèle d’une vie associative plus pérenne partout où le lien doit être créé.
- Lutter contre le séparatisme passera également par une meilleure compréhension de la laïcité, cadre républicain qui permet à toutes et tous de vivre sa conviction en France, et non l’outil de stigmatisation que certains veulent en faire en l’utilisant à mauvais escient.
Nous continuons de défendre ce positionnement et appelons également au déploiement de politiques publiques liées à la cohésion sociale, à plus de moyens et de considération pour le secteur associatif, créateur de lien social partout sur le territoire.
Aujourd’hui, la rentrée de Coexister se prépare un peu partout en France. Jeunes de différentes convictions, nous préparons le terrain. Nous ne laisserons aucune atteinte aux libertés, à l’inclusion, à la paix passer. En portant une attention toute particulière aux violences et divisions actuelles, nous nous engageons, avec force et innovation, avec bienveillance et lucidité, à être d’infatiguables militant·es de la paix et à créer plus de liens pour une société plus juste et plus inclusive.
Le Bureau National de Coexister